Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cinémaniac

Cinémaniac

Critiques d'un maniac des salles obscures ...


The Voices - Marjane Satrapi

Publié par Morgan Delafenestre sur 16 Mars 2015, 20:05pm

 

Marjane Satrapri, réalisatrice Français connue pour avoir co-réalisée « Persopolis » ( tirée de sa propre B.D ) signe avec « The Voices » son premier film Américain. Une histoire sordide teintée de comédie grinçante dans laquelle Ryan Reynolds nous prouve qu’il peut être un acteur convaincant lorsque les films ( et les rôles ) qui lui sont proposés sont de qualités. Ici, il interprète le rôle de Jerry, jeune ouvrier dans une usine de baignoires éperdument amoureux de la secrétaire Fiona, qui n’est autre que la ravissante Gemma Arterton. Célibataire vivant avec son chat et son chien avec qui il noue une relation particulière, sa vie basculera dans l’horreur un soir de pluie …

 

Il est très difficile de cataloguer ce film dans un genre précis puisqu’en 1h45, la réalisatrice nous donne l’impression d’explorer énormément de genres et c’est tout ce pot pourris qui donne à ce film son authenticité notable. Si la démarche artistique de l’œuvre est très intéressante, on est malgré tout un peu plus réservé sur le résultat final qui, même si dans l’ensemble s’avère tout à fait correct et le film plus ou moins réussi, n’atteint pas le niveau de génie tant attendu. La faute à un manque d’équilibre entre les genres abordés sans doute. En effet, parfois le film tend trop vers la folie macabre en délaissant le fil comique instauré au départ ( et vice versa ) ce qui fait qu’à plusieurs reprises, le spectateur décroche de l’histoire. Pourtant, les acteurs sont assez exceptionnels à commencer par celui que l’on a cité plus haut Ryan Reynolds. Son physique de grand niais colle très bien avec la folie et la naïveté juvénile du personnage, à la fois cruel d’un point de vue moral mais touchant sur le plan des sentiments. Il faut être une bonne réalisatrice pour parvenir à nous attacher à un être aussi répugnant et à ce niveau-là, Marjane Satrapri maitrise son long-métrage. Il en va de même pour Gemma Arterton et Anna Kendrick, elles aussi excellentes et drôles.

 

Cependant, là où le film nous laisse plus circonspect c’est dans son scénario. Le traitement psychologique est là, mais les tenants et les aboutissants de l’histoire manquent d’ampleur et surtout de folie. Ne vous attendez pas à rire à vous en décoller les poumons sinon « The Voices » sera pour vous une vraie déception. Le film parvient seulement à nous faire sourire de par son burlesque et son côté décalé et grâce à ses acteurs décomplexés complètement hantés par leurs personnages mais jamais à provoquer l’hilarité. Il se montre plus passionnant dans sa partie macabre qui est plus intense. La réalisatrice use même de quelques références cinématographiques et la principale est bien évidemment « Psychose » d’Alfred Hitchcock. Jerry est somme toute une sorte de Norman Bates plus humain dirons-nous. La relation mère-fils, la schizophrénie du personnage entendant des voix qui se parle sans arrêt et souffrant de pulsions assassines … Sans tomber dans le pompage light et/ou grossier, Marjane Satrapi non seulement assume ces références mais parvient à les intégrer dans son récit avec beaucoup de subtilité et c’est grâce à cela que l’on ne sort jamais totalement du long-métrage qui aurait gagné à jouer davantage la carte de la drôlerie. Il est par ailleurs dommage de devoir attendre le générique de fin pour avoir un vrai grand moment de comédie absurde comme on l’avait rêvé.

 

En conclusion, « The Voices » n’est pas le grand film dingue que l’on espérait mais se montre suffisamment divertissant malgré ses défauts. On sauvera un Ryan Reynolds en très grande forme et quelques bons moments mais rien de plus.

 

6/10

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents