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Cinémaniac

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Critiques d'un maniac des salles obscures ...


Noé - Darren Aronofsky

Publié par Morgan Delafenestre sur 15 Avril 2014, 21:44pm

Noé - Darren Aronofsky

Le réalisateur qu'on ne présente plus Darren Aronofsky revient avec son nouveau film intitulé " Noé ". Une proposition de cinéma assez particulière pour ce cinéaste éclectique dont chaque film est un mini-évènement. Rappelons que son dernier long-métrage remonte à 2011 puisqu'il s'agissait du très sur-estimé et malhonnête " Black Swan ", qui avait valu à Natalie Portman l'oscar - mérité - de la meilleure actrice.

Pour son nouveau film, il s'attaque à quelque chose de périlleux : Le récit biblique. Librement inspiré de la célèbre histoire de l'arche de Noé, le réalisateur n'hésite cependant pas à transgresser les règles et à imposer des thématiques aussi osées que passionnantes. Le film d'ailleurs, n'échappe pas à toutes les polémiques imaginables, allant jusqu'à être censuré au Moyen-Orient. Accusé d'un côté d'être un pamphlet religieux complaisant ou au contraire une insulte envers les croyants, " Noé " est un film qui a fait et qui fait parler de lui. Cette critique ne prendra aucune position à ce sujet et se contentera de vous convaincre d'aller voir le film en tant que pur spectacle du cinéma, puisque nous tenons-là quelque chose de remarquable.

Le casting est composé d'une brochette de comédiens attrayants, à commencer par Russell Crowe. Il parvient à porter sur ses épaules ce film lourd ( dans le bon sens du terme ) et à nous camper un personnage à la fois fascinant et repoussant. Le réalisateur a fait de Noé un sociopathe aveuglé par sa foi. Un personnage taciturne et hanté aux réactions imprévisibles. Somme toute dans la droite ligne de la plupart des personnages croisés dans sa filmographie. Aussi bien dans " Requiem For A Dream " que dans " Black Swan ", Darren Aronosky a ce don particulier pour filmer une certaine descente aux enfers. Russell est donc magistral dans le rôle et le film doit en partie sa réussite grâce à lui. On y retrouve aussi la ravissante Jennifer Connelly qui n'a jamais aussi brillé au cinéma depuis un très long moment et on est ravi de retrouver le talent de l'actrice qui nous avait échappé. Emma Watson et Logan Lerman sont également présents et ils sont l'un comme l'autre très bons. On émettra une petite réserve sur Anthony Hopkins, qui cabotine beaucoup trop dans son rôle du vieux sage.

Noé - Darren Aronofsky

" Noé ", c'est surtout une claque visuelle. Au départ, nous sommes un peu surpris - pour ne pas dire dérangés - par une utilisation inattendue du numérique. Les animaux du film par exemple ( y compris les plus anodins ) sont tous en image de synthèse, alors que le décor est bien réel. Vous saurez que le long-métrage a beaucoup souffert d'une post-production maladroite et parfois le résultat se voit à l'écran. À côté de cela, les costumes sont soignés bien qu'un peu anachroniques. Une fois que nous avons habitués nos yeux à tout cela, il ne nous reste plus qu'à attendre la fameuse scène du déluge, autrement dit LA péripétie primordiale de l'histoire, et quand cette dernière arrive, c'est l'ébahissement assuré tant c'est d'une maitrise incroyable.

Intensifié par la bande originale de Clint Mansell, " Noé " devient tout à coup un péplum tout ce qu'il y a de plus renversant. On est admiratif de la virtuosité du réalisateur à nous avoir offert des scènes aussi épiques, mais également très violentes. Parvenir à travailler la psychologie des personnages tout en détruisant le monde, certains ont totalement échoué dans l'exercice ( Roland Emmerich dans " 2012 " ). Cette scène d'apocalypse met également un place un autre personnage qu'on ne verra jamais, mais qui a une place importante dans l'histoire, Dieu. Évoqué ( ou invoqué ) constamment pendant le film, Darren Aronosky en fait une figure iconique en un travail de caméra et de son. C'est sans doute ce détail qui a dérange une pléthore de détracteurs, mais en matière de cinéma, c'est sensationnel. Rajoutons à cela une séquence de big-bang qui vient presque faire de l'ombre à Terrence Malick ( souvenez-vous dans le magnifique " The Tree Of Life " ), un scénario bien écrit et visiblement pas formaté abordant une multitude de thématiques et vous obtenez cette petite claque cinématographique.

Somme toute, " Noé " est un film passionnant et intelligent. Voici l'exemple type du blockbuster audacieux et généreux, qui prend des risques, surtout celui de déplaire. Un bel objet de cinéma !

9/10

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